"Dès mon arrivée, la patronne a décidé que j'étais une menteuse, ma peau était paraît-il trop claire pour une Malgache, explique la jeune femme. Son mari était policier mais c'est elle qui commandait à la maison. Nous étions deux bonnes et nous n'avions pas le droit de communiquer entre nous, d'adresser la parole au mari, aux fils, de boire durant la journée ! Je travaillais de 6 heures du matin jusqu'à minuit. C'est seulement en pleine nuit que j'avais droit à mon unique repas, un plat de riz." Sa tante est parvenue à joindre la représentante de l'Organisation internationale du travail (OIT) à Antananarivo, qui a alerté son homologue au Koweït, et la jeune femme a pu rentrer chez elle.
Cette histoire n'a rien d'unique à Madagascar. Au siège du Syndicat des professionnels diplômés en travail social (SPDTS), qui vient en aide aux domestiques maltraitées, des hommes modestes, le chapeau sur les genoux, et des femmes timides s'excusant presque d'importuner avec leurs soucis, attendent sagement depuis des heures.
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