Toujours plus de cyclones et la famine qui guette
« Le problème majeur dans ces zones côtières de l'est de l'île était qu'avec les inondations, consécutives au passage des cyclones, le riz traditionnellement récolté au mois de mars pourrissait de plus en plus souvent sur pied, laissant les paysans sans le moindre moyen de subsistance puisqu'il constitue la base de leur alimentation », explique Sylvie Razafindrabe. Alors, pour sortir de l'impasse, les membres de l'ICPM ont imaginé de nouvelles pratiques et sont allés convaincre les paysans. D'abord, des architectes ont été envoyés sur place pour enseigner aux villageois la manière de construire, avec les matériaux à leur disposition, des abris anticycloniques pour eux-mêmes et des barrages aux abords du fleuve pour protéger et même étendre leurs terres cultivables. Ensuite, la récolte du riz a été avancée à décembre, de manière à pouvoir être mise à l'abri, avant le pic cyclonique de janvier-février.
De l'adaptation à la résilience
Toute l'année, Sylvie Razafindrabe sillonne désormais la côte pour voir l'avancement des opérations et les résultats obtenus. « J'ai besoin de voir ça de près pour garder le feu. J'adore mon nouveau métier parce que je vois que ça change vraiment, concrètement, la vie des gens. Ce n'est pas du blabla. Et ce qui est fantastique, c'est qu'au début nous devions batailler pour convaincre les gens. Aujourd'hui, comme ils savent que cela a fonctionné ailleurs, c'est le plus souvent eux qui nous demandent de venir, voire qui se lancent seuls dans l'aventure ! »
Source ; LePoint.fr