
Il n'a jamais été remplacé avec ce que cela suppose de problèmes divers dans la gestion de la ville. « J'attends mon successeur pour lui céder ma place », a-t-il déclaré après sa démission. Aujourd'hui, des sollicitations viennent de toutes parts pour le remettre en selle après l'élection présidentielle.
Une option possible étant donné que malgré sa démission, son décret de nomination n'a pas encore été abrogé. Mais Edgard Razafindravahy était clair quant à son éventuel retour à la mairie de Tana. « J'ai remis ma démission et je n'y reviendrai pas par respect pour la population de la capitale que je remercie pour sa collaboration et sa confiance durant ces quatre ans qui n'ont pas été faciles à gérer. C'est aussi une question d'éthique par rapport à la parole donnée », a-t-il déclaré hier au téléphone. Une position logique et compréhensible mais l'ancien Pds ne ferme pas la porte et réitère ce qu'il avait déjà proposé . « Je suis tout à fait disposé à aider celui qui aura à gérer l'avenir de la capitale partager avec lui mon expérience », affirme-t-il. Justement, son successeur ressemble à un oiseau rare.
Le nouveau Pds de Tana devrait être désigné, ce jour, en conseil des ministres mais selon certaines sources aucun pressenti ne figure sur la liste. La nomination est la prérogative discrétionnaire du ministère de l'Intérieur mais étant donné le rôle capital d'Antananarivo, tant sur le plan politique que social, la Présidence y met sa main. Il urge pourtant de nommer une locomotive à la tête de la capitale où, à l'image des ordures, les problèmes commencent à s'amonceler.
Soucis récurrents
Le personnel de la mairie n'est plus payé, les canaux servant de déversoirs ne sont plus curés, la BMH n'a plus de voiture pour ramasser les morts dans la ville comme ce fut le cas, hier, à Antanimena au cours d'un incendie qui a tué une vieille dame. L'assainissement laisse à désirer...
En fait, de vieux soucis récurrents qu'Edgard Razafindravahy a assumé tant bien que mal malgré une insuffisance chronique du budget faute d'autonomie de gestion de la capitale déclassée parmi les communes ordinaires depuis 2008. Légalement, depuis la démission de l'ancien Pds, la mairie de Tana ne dispose plus d'ordonnateur de dépense. Une situation très difficile à gérer pour ceux qui tiennent la comptabilité de la ville. L'héritage est ainsi lourd à porter.
L'affaire se complique avec la tenue du second tour de la présidentielle où Tana sera l'acteur principal d'un duel entre deux Merina. Il a suffi à Jean louis Robinson de faire le plein à Tana pour faire la différence au premier tour. Il faudra ainsi trouver un Pds qui incarne le désir des Tananariviens pour tenter de renverser la vapeur en faveur de Hery Rajaonarimampianina.
Une équation difficile à résoudre, un équilibre ardu à trouver. Un Pds d'obédience Tgv serait un réel handicap pour le candidat de Rajoelina au vu du score au « match aller ». Il faudra trouver un candidat le plus neutre possible tout en étant un vrai technicien. Le choix devrait se porter sur un administrateur civil qui serait plus technique et moins politique.
Si Edgard Razafindravahy ne reviendra plus à l'hôtel de ville, son choix pour le second tour de la présidentielle reste un mystère. Sa position est scrutée par l'opinion. Avec 4,34% des voix, il pèse dans la balance à l'issue finale de l'élection. C'est d'autant plus vrai que ses électeurs sont quasiment propres ne venant ni du sérail TGV, ni du moule Ravalomanana.
Herisetra
(Lu sur l'Express de Madagascar)