C'est une déclaration de l'ambassadeur de France, Véronique Vouland-Aneini, qui a mis le feu aux poudres. Il y a deux semaines, elle a déclaré que « les îles Eparses appartiennent à la France ». Quelques jours plus tard, un groupe de députés appelait le président de la République à réagir. Vendredi 6 novembre 2015, Hery Rajaonarimampianina est finalement sorti de son silence lors d'une rencontre avec la presse : « Quelque fois, ne rien dire est déjà beaucoup plus important que de crier ! Le silence est d'or, dit-on ! On est dans la diplomatie, dans la haute diplomatie », a-t-il affirmé.
Le dossier n'est pas enterré, assure le chef de l'Etat malgache : « Aujourd'hui, le président de la République vous dit qu'il a déjà pris en main le dossier. Et avant même tous ceux qui se disent les plus nationalistes. » Mais M. Rajaonarimampianina n'en dit pas plus sur d'éventuelles négociations engagées. Un flou qui rend Jean Brunelle Razafintsiandraofa dubitatif. Il fait partie des députés qui ont appelé le président à prendre une position ferme sur les îles Eparses. « On va analyser, dit-il. Puisque c'était une déclaration, on ne sait pas s'il y a vraiment des dossiers consistants, s'il y a vraiment des travaux en cours. On va voir... »
Le conflit territorial entre la France et Madagascar au sujet des îles Eparses remonte à loin. En 1979, une résolution des Nations Unies avait demandé à la France l'ouverture de discussions pour la restitution de ces îles. L'enjeu, c'est notamment le sous-sol, qui pourrait contenir d'importantes réserves d'hydrocarbures. L'an dernier, après avoir rencontré François Hollande lors d'une visite à Paris, Hery Rajaonarimampianina avait évoqué la possibilité d'une cogestion, via la création d'une plateforme de dialogue entre les deux gouvernements. Depuis, aucune avancée concrète. La plateforme reste pour l'instant à l'état de projet.
Source : RFI.fr