>Dans un bureau de fokontany, une femme (la secrétaire) étant au travail, le Président du fokontany a lâché d’un air résigné : « C’est impossible d’assurer le travail sans elle ». Effectivement, près de six personnes attendaient leur document, qui un certificat de résidence, qui la carte de fokontany, etc. Les deux femmes du secrétariat se sont donc relayées à raison d’une demi – journée chômée chacune !
>Un jeune homme de 22 ans, interrogé sur la journée fériée accordées aux femmes ce 8 mars : « C’est une excellente initiative, les femmes ne devraient jamais travailler ». Il a ajouté que sa femme ne travaillera pas, pour s’occuper de son foyer. La raison ? « C’est ainsi qu’on m’a éduqué ». Célibataire, mais fiancé, ce jeune homme est persuadé que la femme au foyer est la meilleure situation familiale.
>Un policier, en service à un croisement, a délivré ce message aux femmes, pour le 8 mars : « Mahaleova mahalasana ! » ou « Soyez autonomes et indépendantes ! »
>Un père de famille, de profession libérale et obligé de travailler, a indiqué que s’il en avait eu les moyens, il aurait consacré sa journée à sa famille : cuire le repas à la place de sa femme, puisque cette journée lui est dédiée.
>Un épicier, conscient des contraintes des unes et des autres, admet que la journée est destinée aux femmes, mais peu en bénéficient. Les entreprises aménagent sans doute des bonifications aux femmes qui travaillent durant cette journée internationale, mais le rendement l’emporte sur toute autre considération.
Et les femmes, où étaient – elles, comment ont – elles organisé leur journée, quels messages ont – elles transmis à leurs semblables ?
>Une adolescente, obligée d’aller en classe, a regretté que la journée fériée ne leur soit pas accordée ! Une militante en herbe ?
>Des institutrices, après le carnaval du Mardi Gras (hé oui), ont décidé les unes d’aller se promener et déjeuner entre copines, d’autres de se délasser en famille.
>Une mère de famille pressée a apprécié la journée fériée, tout en se hâtant pour préparer le déjeuner. Aux femmes, elle déclare : « Mirary soa hatrany ! »
>Au resto « Trois styles », les femmes se sont amusées. Fanja Cresson, gérante des lieux
>Une autre mère de famille, le regard sombre, a dit : « Aujourd’hui, les femmes continuent d’affronter plusieurs problèmes : leur travail, leurs enfants, l’éducation de leurs enfants… pour quel avenir ? Le quotidien à assurer, c’est la survie, sans perspective, sans certitude ».
>Une grand-mère, engagée pour l’égalité du genre, a transmis ce message: « Que chaque femme, quelle que soit sa situation sociale, prenne ses responsabilités ! »