Le 3 octobre 2013 à Nosy Be, quelques heures avant le triple lynchage, les deux Français sont déjà entre les mains de la foule. Un témoin alerte plusieurs fois la gendarmerie, mais personne ne réagit. Dans le dossier, les deux responsables de la gendarmerie de l'époque sont accusés de non assistance à personne en danger. Ils n'ont pourtant jamais été entendus par les enquêteurs, car la hiérarchie militaire n'a pas émis l'autorisation.
« Il y a un statut spécial concernant les officiers, explique Me Christian Raoelina, l'avocat des deux gendarmes. Ils ne peuvent pas être poursuivis tant qu'il n'y a pas un ordre de poursuite au niveau du commandement de la gendarmerie. »
Les deux gendarmes n'ont pas non plus reçu leur convocation à l'audience. La cour préfère donc reporter le procès des 37 accusés à une date indéterminée.
« L'idéal dans un procès c'est que tout le monde soit entendu, regrette Me André Randranto, l'avocat de la famille de Roberto Gianfalla, l'une des victimes. Donc d'une certaine manière, c'est peut-être préférable qu'ils soient là. Mais d'un autre côté, il y a quand même une certaine déception. Cela fait quand même deux ans qu'on attend le procès. »
Cela fait aussi bientôt deux ans qu'une trentaine de personnes attendent leur procès en prison. Ils sont accusés notamment de séquestration, torture et meurtre avec préméditation.
Source : rfi.fr