
Agir sur le terrain et dénicher des investisseurs
Le choix de rejoindre l’île africaine a été dicté par différentes raisons. «La première est affective. Ma conjointe est d’origine malgache, j’avais donc un attrait particulier pour cette population, explique Gabriel. La deuxième est plus pragmatique. Je réalise mon mémoire sur le sujet du tourisme sexuel. Madagascar est malheureusement un lieu très prisé pour ce style de voyage. Enfin, en tant qu’étudiant en sciences de la population et du développement, j’ai eu envie d’appréhender la pauvreté de l’île le plus clairement possible afin de mieux la comprendre».
Ses premiers ressentis à Madagascar ont été plus tôt bons alors que le jeune homme partait avec des a priori assez négatifs : «Quand je parlais d’aller en stage à Madagascar, on me disait que c’était un pays dangereux, très pauvre… Je m’attendais au pire. Pourtant, après quelques jours, je me suis senti comme un poisson dans l’eau. Les gens du quartier m’ont vite reconnu et je commence à connaître quelques mots en Malgache . Je suis épaté par la générosité et la simplicité des habitants ».
Au sein de l’ASBL, qui est en train d’ériger un centre d’accueil pour les enfants, le Canado-Frasnois a deux activités spécifiques : «Je dois d’abord agir sur le terrain. Il y a quelques jours, nous avons été arrêtés un homme en collaboration avec la police. Il avait poignardé sa femme et la dame était venue se plaindre chez nous. Quand je suis au bureau, mon rôle est de démarcher des personnes susceptibles de nous venir en aide financièrement. J’effectuerai aussi des médiations dans le milieu carcéral ».
« La mentalité est différente »
En travaillant sur place, Gabriel a pu se rendre compte de grosses différences entre la Belgique et sa terre d’accueil : «La mentalité est totalement différente. Ici, on vit au rythme du soleil. À 20 h, il n’y a plus un bruit en rue mais à 5h30, c’est la cohue. On ressent forcément beaucoup la crise, le pays est très pauvre… Le contraste quand on arrive en rue est frappant». Durant son séjour, l’étudiant ne logera pas que dans la capitale : «Pour mon étude de terrain, j’irai sur la côte à Tamatave. C’est une ville réputée pour ses nombreuses prostituées destinées aux touristes occidentaux».
En fin d’année académique, Gabriel Lamontagne devrait avoir son diplôme en poche et pourra alors évoquer le futur : «Je ne sais pas encore si je reviendrai à Madagascar mais il est certain que je ne pourrai pas tout découvrir en trois mois. En tout cas, le stage m’a conforté dans ma passion des relations pour la coopération au développement. Enfin, j’ai toujours été attiré par l’Afrique et je sauterai sur l’occasion d’y retourner un jour».