Pascal Fanomezana RAZAFIMANDIMBY : Tahina parlez nous un peu de vous, et de votre parcours ?
Tahina Eritina Randrianarimanana : Ma mère est décédée seulement 4 jours après ma naissance, c’est ma grand-mère qui s’est occupée de moi. Je n’ai pas connu mon père et je suis le seul enfant de ma mère. J’ai arrêté les études en classe de 6ème suite aux difficultés financières dont ma mamie faisait objet, car elle était vendeuse de brèdes.
TER : J’ai commencé à faire mon petit business en allant chercher de l’eau puis revendre un bidon à raison de 200 Ar à cette époque. J’ai grandi à Faratsiho. De 2010 à 2011 je m’occupais d’un commerce de caca-pigeon à Tamatave pour le compte de mon oncle sans être payé pendant une année. Le 16 janvier 2011, j’ai pris une décision ferme d’investir dans le commerce de Fromage, Jus et d’ yaourt. Ce sont les restaurants et les pizzerias qui constituent mes principaux clients et C’est un d’eux, un journaliste chez Reuters, qui m’a encouragé à participer à The Anzisha Prize. Sans hésitation, j’étais vraiment enthousiasmé à l’idée de participer et tout le monde a vu le résultat
TER : J’avais déjà espéré remporter le prix, mais étant donné que je ne parle pas la langue anglaise je n’ai pas du tout compris. De plus, ils ont annoncé les résultats de façon désordonnée. Mais là-bas, j’avais eu l’occasion de recevoir une formation sur le « Fihavanana », mais j’ai eu l’aubaine d’apprendre vraiment sur l’entreprenariat avec ses B.a.-ba.
TER : Je prenais 50 boules de fromages en crédit, 2 fois par semaine. Ce sont les gains qui seront réinvestis pour faire tourner le business. J’ai commencé à voir un développement de ma petite entreprise, le nom évoluait également : mijajika, raitra, tik’be, tsik’be, tambatra, tafaray puis Fiombonana. J’ai gardé le nom Fiombonana ou « Collaboration ». En effet, mon entreprise vise à faire une économie collaborative avec tous les produits fabriqués à Madagascar. Fiombonana vise à une création d’emploi et une autocapacitisation des paysans pour le développement du pays.
TER : Mes prochains objectifs s’axeront sur l’augmentation du nombre des paysans qui collaboreront avec mon entreprise, améliorer les méthodes de travail, et élargir mon entreprise à l’échelle nationale voire dans les pays de l’océan indien. Je contribuerai à pallier petit à petit la pauvreté et le chômage dans notre pays.
TER : J’encourage les jeunes à prendre l’initiative de chercher des solutions aux problèmes et éviter d’attendre toujours les autres. IL y aura toujours des problèmes tout comme il y aura toujours des solutions. Ne vous découragez pas, croyez en vous, soyez patients et persévérez.
Pour les dirigeants, s’il vous plait, veuillez faciliter les démarches administratives pour la création d’entreprises, et éradiquez la corruption. Laissez-nous d’abord travailler avant de nous coller les impôts, car on commence à entreprendre.
PFR : Merci Beaucoup et bonne continuation dans vos projets
TER : Merci à vous l'équipe Madaplus.