Une envie qui, par le biais d'une rencontre avec soeur Pascale, une religieuse malgache, le pousse à faire ses valises avec son épouse Françoise, direction la brousse, à deux jours de route de Majunga, une ville de 220 000 habitants.
« Une misère totale »
Petit à petit, le Sarthois, dont la mère a grandi à Sablé, bâtit un réseau d'écoles en dur, grâce à l'association qu'il a fondée, Les Enfants de Majunga. « Les écoles, elles ne sont pas à moi, pas à l'association, elles sont à eux (les Malgaches, N.D.L.R.). » Au départ, 38 écoles primaires et maternelles ont été construites. « Notre grande fierté, c'est que les écoles existent encore. Aujourd'hui, 4 000 à 5 000 enfants sont scolarisés. » Les instituteurs sont recrutés dans l'enseignement catholique, avec l'aide de soeur Pascale. À Madagascar, l'enseignement privé est le plus réputé.
Il fait jouer son réseau
Pendant dix ans, Patrick Gay s'est chargé lui-même de trouver les marchandises, de les expédier par conteneurs, puis de les réceptionner à Madagascar. Alors, les douanes et la bureaucratie malgache, il les connaît par coeur. « C'est une administration folle. J'ai fait le tour de tous les ministères. J'ai des conteneurs qui sont restés plus de trois mois au port. Ils attendaient que je paie, je n'ai jamais voulu entrer dans ce jeu-là. »
Aujourd'hui âgé de 76 ans, le grand-père de quatre petits-enfants ne se rend plus sur place. Il a un correspondant fidèle qui lui envoie régulièrement des comptes rendus.
Le 15 mai, Patrick Gay a été nommé commandeur de l'ordre national du Mérite, le plus haut grade. Une récompense qui vient couronner ses efforts en faveur de Madagascar, mais aussi son travail de dirigeant. « Quand j'ai commencé chez Lapeyre, il avait 150 personnes, quand je suis parti, il y avait 9 000 employés, résume-t-il modestement. J'ai construit douze usines en France, ouvert une centaine de magasins. Mais c'était les Trente Glorieuses, il y avait du travail. »
Source : entreprises.ouest-france.fr