À défaut de Rajoelina-Ravalomanana, on aura donc un duel intéressant entre les représentants des deux gladiateurs de la crise bannis par la communauté internationale à travers le ni...ni. L'affiche n'en est pas moins alléchante et fait rêver dans les camps des deux candidats comme en témoigne la percussion du discours de Razafindravahy devant la population majungaise samedi.
Le soutien désintéressé affiché par 72 maires de la région Boeny malgré des intimidations et des interdictions formelles émanant de voie officielle, d'une centaine de chefs fokontany de la ville de Mahajanga, de diverses associations, de tangalamena et de sojabe est la preuve d'une réelle assise du candit du TGV dans la Ville des Fleurs. Une dizaine de membres du parti, avec le secrétaire national Lanto Rakotomavo en tête, a d'ailleurs tenu à faire le déplacement à Mahajanga.
Préalables
Un peu pour montrer que le parti au pouvoir reste fidèle à la décision de son congrès national. Razafindravahy compte se montrer digne de cette confiance et de taille à relever le défi. Il l'a prouvé dans son discours orienté vers « les forces occultes » qui minent le pays. « Il faut combattre tous ceux qui pillent le pays, il faut lutter contre la corruption qui gangrène la vie nationale », a-t-il affirmé en guise d'amuse-bouche adressée à qui de droit.
Sur cette lancée, Razafindravahy a dévoilé une partie de ses intentions et priorités. « Il faut que le peuple soit fort pour que la nation soit forte. Tout n'est que baliverne et divagation si le peuple a faim. Rien ne se réalisera », a-t-il souligné. Cela doit passer par des préalables bien évidemment. « Il faut vaincre la pauvreté, l'analphabétisme. Ce sont nos pires ennemis. Ensuite il faut assurer un traitement sanitaire à la population », a -t-il déclaré pour rassurer la population dont il connaît parfaitement la galère pour avoir dirigé la ville d'Antananarivo pendant quatre ans. Ce ne sont bien évidemment pas des paroles en l'air.
Le candidat Razafindravahy devrait avoir de la suite dans les idées mais il se réserve certainement les détails pour la campagne. Il a en tout cas promis aux Majungais de revenir pendant la période de la campagne électorale. En attendant les Majungais ont eu la primeur de son journal biographique distribué gratuitement et qui a réellement intéressé la population. « Voilà au moins un candidat qui pense aux électeurs », commentait-on dans les rangs de l'assistance. Razafindravahy a justement répondu à leurs attentes. « L'élection doit se faire et avec nous. Ensemble nous allons gagner pour sauver le pays ».
Tout long voyage commence par un premier pas. Razafindravahy peut dire être parti du bon pied en entamant la route qui mène vers la présidence à Mahajanga.
Faniry Ranaivoson