La récolte de 2013 avait été particulièrement mauvaise, il avait fallu importer 430 000 tonnes de riz, 2 fois plus qu'en 2012. la courbe s'inverse depuis, la production de riz s'améliore, selon la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l'agriculture, Antananarivo ne devrait importer que 235 000 tonnes. C’est mieux, mais moins bien qu'espéré. Le riz planté à l'automne promettait une belle récolte, mais il y a eu Chedza et Fundi. Deux tempêtes tropicales précédées de pluies torrentielles, notamment dans les régions rizicoles, sur les hauts plateaux. Alors bien sûr le riz aime bien avoir les pieds dans l'eau, mais point trop n'en faut. 25% des rizières auraient été endommagées. À quoi ressemblera la récolte cette année ? On ne le saura que dans quelques semaines.
Dans le sud du pays, c'est l'inverse, la sécheresse qui sévit depuis décembre a tout emporté, les plantations ont des allures de désert, les habitants ont faim. Alors l'état comble le manque et importe du riz. C’est là le paradoxe. Le prix du riz sur les marchés internationaux est très bas et même avec un dollar fort, au final, cela revient toujours moins cher d'importer que de produire, d'importer même plus que nécessaire. Cela permet aux autorités de garantir une stabilité des prix, d'éviter que le riz devienne inabordable, stabilité qui pèse sur le prix du riz local et se fait donc au détriment des producteurs de riz malgaches, mais à l'avantage des négociants en riz du pays qui n'ont aucun intérêt à ce que la grande île produise à nouveau assez pour se nourrir.
Source: rfi.fr