Dans son rapport intitulé "Croissance – La transformation structurelle : Un programme de développement pour l'après 2015", la CNUCED évoque un phénomène nommé "le paradoxe des PMA". Soit "l’incapacité de ces économies de procéder à des changements structurels alors qu’ils enregistrent une croissance vigoureuse en raison du niveau élevé des prix des exportations et de l’augmentation des courants d’aide".
En effet, la CNUCED note qu’entre 2002 et 2008, la croissance des PMA a été supérieure à l’objectif de 7 % décidée par la communauté internationale. Même après la crise financière de 2008, ces pays ont connu une croissance plus rapide que d’autres pays en développement, avec un taux moyen de 5,7 % par an.
Oui mais voilà, cette croissance économique n’a pas permis d’enrayer la pauvreté, encore moins "le cercle vicieux (...) dans lequel les pays pauvres sont piégés", selon les mots de la CNUCED.
D’après le rapport 2014, le développement n’est pas seulement une question de croissance économique mais il exige aussi "une transformation structurelle de la base économique par deux processus parallèles" : l’accroissement de la productivité au sein des activités productives et la réallocation d’emplois d’activités à faible productivité − telles que l’agriculture à petite échelle et les services hors économie formelle − vers des activités plus dynamiques et à plus forte productivité, telles que l’industrie manufacturière et les services de haute valeur.
Selon la CNUCED, "le cœur du programme de développement pour l’après-2015 devrait être un cercle vertueux entre développement économique et développement humain, permettant de rompre le cercle vicieux dans lequel les PMA se trouvent". Le fait de réduire la pauvreté, d’améliorer la nutrition et la santé, et de développer l’instruction permet d’accroître le potentiel productif des personnes, ce qui contribue alors à réduire la pauvreté, améliorer la nutrition et la santé, et développer l’instruction. Cela suppose toutefois que l’augmentation du potentiel productif donne lieu à des revenus plus élevés, ce qui, selon le rapport, signifie qu’il faut créer davantage d’emplois mieux rémunérés en procédant à une transformation économique.
Quarante-huit pays sont actuellement désignés comme PMA par l’ONU : Afghanistan, Angola, Bangladesh, Bénin, Bhoutan, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Haïti, Îles Salomon, Kiribati, Lesotho, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Myanmar, Népal, Niger, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République démocratique populaire lao (Laos), République Unie de Tanzanie, Rwanda, Samoa, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Sud-Soudan, Tchad, Timor-Leste, Togo, Tuvalu, Yémen et Zambie.
Source : ipreunion.com