Dans la région d’Anosy, dans le sud du pays, un enfant sur trois, âgé de 6 à 10 ans, ne fréquente pas l'école. Les causes sont liées à la grande pauvreté des familles mais pas seulement. En effet, certaines écoles n'ont pas d'enseignants ou bien certains parents ne sont pas convaincus de l'utilité de la scolarisation. Pour trouver des solutions à ces problèmes, une opération de sensibilisation par les radios locales a été lancée. Des spots, des débats et des feuilletons sont diffusés pour ramener les enfants à l'école. RFI a pu se rendre à Fort Dauphin, dans l'extrême sud du pays et à plus de 1 000 km de la capitale.
« C'est l'histoire du jeune Monja. Il ne va plus à l'école. Son père préfère qu'il s'occupe de ses bœufs mais il se rend compte de son erreur lorsque l'enfant devient un "dahalo", un voleur de bétail... ». Cette histoire, diffusée par la radio, est inventée mais inspirée de situations réelles.
« Avant d'écrire l'histoire, Search for Common ground est descendue sur le terrain. Nous avons fait une analyse, nous avons étudié les comportements des gens dans les communes et, à partir de cela, on a écrit l'histoire pour que ces gens soient conscients que ces comportements sont mauvais », a expliqué à RFI Tsimoka Raboanisoa de l'organisation Search for Common Ground qui pilote la production du feuilleton.
Les communes ont été dotées de postes de radio avec batterie pour pouvoir écouter la radio publique qui diffuse le feuilleton.
« Nous avons constitué un groupe d’écoute de notre émission dans chaque lieu, et fixé les mêmes heures pour que la population des villages se réunisse pour écouter les émissions », a spécifié John Roussel, directeur de l'antenne régionale de la RNM, la Radio nationale malgache.
La rentrée des classes a lieu début octobre et déjà, dans certaines communes cibles, le nombre d'inscriptions scolaires a augmenté car, sur le terrain, l'organisation aide aussi les communautés à résoudre d'autres problèmes liés à la scolarisation. Inciter, en effet, les enseignants à rester dans les zones reculées, est une des difficultés dans cette région isolée.
Un gage de bonne conduite
« Je pense qu’il faut contextualiser tout le temps ces objectifs pour comprendre comment et pourquoi ces objectifs font l’objet d’une attention particulière dans un pays. Dans le cas de l’Erythrée, il y a clairement une volonté d’avancer ce genre de progression pour, en fait, se démarquer des autres pays africains et pour montrer surtout à sa diaspora - qui supporte le régime - à quel point l’Erythrée avance, progresse et se reconstruit. Mais si elle se reconstruit, elle se reconstruit par une exploitation assez incroyable de sa population dans des conditions atroces et sans aucune liberté individuelle. C’est donc à deux poids deux mesures. D’une part, on avance les objectifs du Millénaire comme un gage de développement du pays et, d’autre part, le régime érythréen et ses supporters tirent à boulets rouges sur les Nations Unies, en parlant d’une conspiration internationale, d’une volonté internationale d’étouffer l’Erythrée, etc... », a expliqué David Bozzini.
Source : rfi.fr