Deuxième étape : la technique. "On pratique le bouturage. Comme pour les plantes, en fait. On coupe une petite branche, on la fixe sur un support et on la laisse dans l’eau pour qu’elle grandisse".
C’est Gildas qui explique aux villageois comment faire. Sur place, un village-test a été identifié. "Heureusement, les villageois n’ont pas peur des nouvelles choses. Et j’ai remarqué aussi que le projet il avait permis de sensibiliser les gens. Car là-bas ils ont toujours considéré ces coraux comme des pierres. Ils les appellent d’ailleurs comme ça ! Depuis les essais qu’on a faits, ils ont compris que c’était du vivant ! On est presque sûr que ça va les influencer au quotidien, le fait par exemple de ne plus piétiner le corail lorsqu’ils vont pêcher, etc".
Selon l’étude de Nicolas Puccini, l’activité pourrait être rentable d’ici deux ans, "avec un profit annuel de plus ou moins 10 000 euros".
Pas encore d’engagement ferme, " mais beaucoup d’intérêt. On essaie aussi de contacter des gens actifs dans le business de la vente de corail en Europe ". Parmi les pistes figurent des hôtels de luxe, des grossistes spécialisés dans la vente d’invertébrés ornementaux ou des zoos.
Le hic, c’est que ça risque de coûter cher… "Et la plupart des récifs coralliens sont en bordure de pays en voie de développement", précise Igor Eeckhaut. Question de priorité, on se soucie peu de la santé des coraux. Toute une économie gravite pourtant autour de ces organismes marins, explique le spécialiste. "L’éco-tourisme génère plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. Sauver les coraux permet aussi à toute une faune de se développer. Des poissons, des invertébrés, des pieuvres, qui seront ensuite mangés par les populations humaines, se cachent parmi ces coraux ! Donc sans coraux, on peut s’inquiéter pour la survie des populations qui vivent autour de ces récifs coralliens".