Elle a pour ambition d’améliorer la situation des mineurs incarcérés partout dans le monde. Mais elle est uniquement présente, pour l’instant, à Madagascar. C’est en effet là-bas que travaillent les deux créateurs de Grandir Dignement : David et Hélène Muller, un couple d’éducateurs spécialisés de Moselle. En 2009, ils sont partis à Madagascar pour une mission humanitaire auprès des jeunes prisonniers d’un centre pénitentiaire de la capitale. Ils ne devaient rester qu’un an. Ils y sont toujours.
Entre-temps, ils ont créé leur association qui a grandi et qui est devenue un acteur incontournable de l’univers pénitentiaire de Madagascar. Elle intervient dans les 40 prisons de l’île et emploie une équipe d’une trentaine d’éducateurs, formateurs, assistantes sociales et juristes malgaches.
Dans l’enfer d’une prison malgache
Aujourd’hui coordinateur général de l’association à Nancy, il a eu l’occasion de constater par lui-même que la vie des prisonniers, et particulièrement des plus jeunes, étaient un enfer à Madagascar, l’un des pays les plus pauvres du monde. Avec Marion Dubois, volontaire en service civique, il a travaillé pendant 6 mois dans le quartier mineur de la prison de Diego Suarez.
« Nous n’aimons pas faire du misérabilisme mais c’est vrai que les conditions de vie étaient très difficiles », témoignent Grégory Cron-Kotzamanidis et Marion Dubois. Et de décrire 40 à 50 jeunes enfermés jusqu’à 14 h par jour dans un dortoir de 15 places. Pas de sanitaire et un seul repas par jour. D’où des problèmes de santé et de malnutrition.
Dans ces conditions, le boulot des membres de l’association est d’abord de fournir l’aide humanitaire de base. Ils essaient aussi de trouver des solutions pédagogiques et juridiques pour apporter un peu d’espoir au milieu de ce cauchemar carcéral.
« Ce que nous avons vu, nous a indignés et nous a donné envie de nous mobiliser encore plus », réagissent Grégory Cron-Kotzamanidis et Marion Dubois. Leur mobilisation passe maintenant par Nancy. En compagnie de l’étudiante stagiaire Alice Guibert, ils veulent « porter la voix des enfants incarcérés de Madagascar » en France. Via l’organisation de conférences, de débats, d’expositions ou d’interventions dans des écoles. Avec l’espoir de susciter des vocations et de récolter des dons.
Source : estrepublicain.fr