
"18 ans de réclusion criminelle". Le silence se brise. Les sanglots de l'enfant hurlent de désespoir, déferlent, se fracassent contre les murs et arrachent les larmes dans le public comme parmi les robes noires. Déchirant. Et la libertine malgache fantasque et décalée montre un visage qui nous avait sans doute échappé. Courageuse. Incroyablement digne. La condamnée rassure son garçon de loin, lui murmure qu'elle l'aime, l'appelle et l'enlace pour le consoler. Sans démesure. Sans haine. Alors le temps s'arrête autour de ces deux êtres. Les caméras tournent discrètement. La colère de ses avocats éclate. Les mots fusent à l'attention de l'avocat général. On se prend dans le bras. On quitte les lieux avec perte et fracas. Oubliant presque que l'amant, Frantz Diguelman, accusé de l'assassinat de Paul Mistler, vient de prendre lui aussi condamnation. 15 ans de réclusion criminelle (18 ans requis), soit 8 ans de moins qu'en première instance. L'homme reste muet et immobile dans le box, figé derrière ses défenseurs Mes Christol et Cohen, émus et graves. Parce qu'un enfant pleure aussi son père et remue toutes les convictions, blotti contre sa mère. Dans quelques instants, les policiers vont l'enlever pour des années. Elle s'en ira. Sans peur. Sans pleurs.
Lu aussi sur le net : La Grande-Motte La chute de la veuve libertine (http://www.midilibre.fr/2012/10/27/la-chute-la-veuve-libertine,584959.php)