
Une aventure qui lui a permis de réaliser les mille difficultés de la population. Ainsi, là où il est passé il a été pris pour Monsieur Solution à tous les problèmes par une foule énorme qui misait sur le seul homme qui pensait à elle. Chaque fois, des dizaines de milliers de gens sont venus l'acclamer soit pour lui promettre leur soutien, soit lui faire part de leur peine et de compter sur lui pour en trouver des solutions. « Il n'y a rien ici. On n'a ni terrain de foot, ni hôtel de ville, ni marché. Nos élèves doivent aller à Vatomandry après le Bepc. Les Epp n'ont pas d'enseignants car on n'a pas pu payer le salaire des vacataires. Vous êtes notre seul espoir car vous êtes nouveau et vous êtes sans tache », devait révéler le porte-parole de la population à Ilaka -Est.
La réponse du candidat Razafindravahy a mis du baume au coeur à l'assistance. « Quand je reviendrai ici, Ilaka changera de visage. Nous allons le transformer ensemble. Il n'y a pas de développement possible si la population ne travaille pas de concert avec le maire et le président du fokontany. C'est ainsi qu'on peut venir à bout de toutes les forces destructives, de la pauvreté », a affirmé le candidat galvanisant la foule qui a retrouvé son sourire après cet échange. C'est une foule encore plus énorme qui attendait Razafindravahy à Vatomandry. « Nous sommes honorés de vous accueillir ici et je vous dis, c'est très sincère », a déclaré d'emblée Roland Razafinandrasana, maire de Vatomandry avec quelques patriarches.
Les pieds à la...pâte
Une déclaration soutenue par l'entrevue entre Razafindravahy et les diverses associations avec lesquelles il a pu mesurer l'etendue des difficultés. « J'ai senti la galère des gens. La peine endurée par les 1549 maires et les 17 000 présidents de fokontany, atteint tout un chacun et c'est pour cela que je me suis présenté à l’élection présidentielle mais c'est surtout la bénédiction des maires qui m'a encouragé », a confié Razafindravahy. Son homologue de Vatomandry a espéré que toutes les villes seront propres et bien gérées comme Antananarivo d'ici la fin de l'élection. Beaucoup de personnalités, même celles qui sont du terroir, renoncent à visiter Tanambao Manampotsy.
Et pour cause, il faut 4 heures pour parcourir 45 km de gadoue. Razafindravahy a affronté cette épreuve avec « plaisir » devant souvent mettre les pieds à la... pâte quand son véhicule s'embourbe. Il est resté deux jours dans cette localité, dans cet endroit ingrat où le développement semble avoir tourné le dos. « Nous comptons sur vous pour nous sortir de cette pauvreté indescriptible. Vous avez vu l'état de la route. Vous êtes le seul à avoir consenti du temps et de l'argent pour voir notre misère », crie en chœur la population sur son passage.
Le candidat a compati aux problèmes de la population. « Je suis attristé par l'état de cette route. Quelqu'un a tenté de me dissuader de venir mais je tenais à vous voir quels que soient les obstacles. La population a trop souffert, il est temps de s'occuper d'elle », a souligné Razafindravahy qui a eu du mal à quitter Tanambao Manampotsy où il a eu droit à deux poèmes déclamés par deux jeunes filles. Un geste qui l'a beaucoup marqué avant de terminer son marathon à Moramagna, la capitale de l'Alaotra-Mangoro. Là il était en terrain conquis. « Je ne suis pas un étranger ici étant donné que je faisais un va-et-vient ici lorsque je faisais de la collecte de riz à Andilana Antoby. Je suis donc des vôtres et depuis un moment je brûle d'envie de revenir ici », a-t-il déclaré. Entre Moramanga et lui, c'est une longue histoire d'amour qui n'est pas prêt de s'étioler. A preuve, les cris de cœur des dizaines de milliers de personnes venues supporter ce zanatany et le soutien délibéré et public fait par plusieurs associations dont celles des transporteurs, des jeunes étudiants, des personnes âgées, des commerçants, des femmes...Et ce n'est pas tout puisqu'il a été béni par le groupement des maires, maître d'oeuvre des festivités.
Faniry Ranaivoson