Pourtant, cette élève infirmière de 47 ans s’était battue pour effectuer son stage de 3e année à Madagascar, destination à laquelle elle songeait depuis un temps. C’est son mari qui achève de la décider : « Il avait vu le film Andy Gasy tourné dans le pays et projeté à Bar-le-Duc par l’association Mamonjy-Madagascar. En rentrant, il m’a dit : je t’ai trouvé ton stage ! »
Retour à l’école à 40 ans
Ce choix d’un départ pour Madagascar, pays où tout est à faire, n’est d’ailleurs peut-être pas un hasard quand on regarde son parcours tracé à force de volonté et de courage. Celui d’une femme agent hospitalier, qui, 27 ans après avoir quitté l’école un CAP de sténo-dactylo en poche, y est retournée. Pour faire l’école d’aide soignante en 2008 et celle d’infirmière en 2013. « Je voulais faire ce stage à l’étranger pour découvrir une autre approche des soins infirmiers, dans des conditions différentes de chez nous », résume-t-elle.
Sans argent, on meurt
Sylvie Charuau-Hamm savait qu’elle verrait la pauvreté mais quand elle a le visage « d’enfants de 3-4 ans qui cassent des pierres pour survivre », c’est difficillement supportable. Quand elle condamne à une mort certaine faute d’argent, celle qui vient d’un pays dont le système de santé est envié dans le monde ne peut s’y résoudre. « On réalise la chance qu’on a quand on est ici, en France, avec la gratuité des soins pour tous », relativise celle qui dit qu’elle « a beaucoup changé depuis. Je suis moins impulsive. On apprend beaucoup sur soi-même. Je sais aujourd’hui qu’il y a des choses sur lesquelles cela ne vaut pas la peine qu’on s’attarde ».
Source :EstRepublicain.fr