
« C’est un projet de loi à base administrative et électorale mais ne vise pas un développement d’aménagement urbain », a réagi Gerard Andriamanohisoa. Son explication reste assez simple. « La commune d’Andranonahoatra et celle d’Itaosy n’ont pas de délimitation claire. Elles se séparent par le biais de quelques bâtis et ruelles. Pensez vous que l’avenir de ces deux communes soit totalement différent ? La commune d’Ampitatafika est une porte d’entrée vers la capitale. Pourquoi la Commune d’Antananarivo s’arrête t-elle à Anosizato Ouest ? », se demande l’expert.
À l’entendre, il n’y a pas une vision commune pour développer une zone dont la destinée est commune. Haja Rasolofojaona, urbaniste-géographe, a même retracé l’historique du Grand Tanà depuis 1924. Et en 2007, les critères retenus pour définir cette zone sont basés sur trois critères entre autres la continuité des bâtis, la densité de la population et le déplacement notamment le transport en commun. « La superposition de ces trois critères regroupe cinquante communes, la région Analamanga et Imerintsiatosika », relate t-il.
Décentralisation
Mais cette délimitation n’est pas le seul point évoqué. « Le projet de loi ne met pas en exergue la valeur du statut particulier d’Antananarivo. Il faut lui donner plus de ressource comme le pouvoir de gérer la taxe foncière. Savez vous que 80% des entreprises se trouvent dans la capitale, son budget n’est pourtant que moins d’un pour cent du budget de l’État La capitale doit pourtant accueillir chaque année deux cent mille nouveaux venus chaque année. Il nous faut une véritable décentralisation du pouvoir », a indiqué Gérard Andriamanohisoa. Afin de mettre sur pied un réel plan d’aménagement de développement, Théodore Raveloarison, architecte, a présenté un plan d’action. « À court terme, il faut faire un choix dans le noyau de 5Km autour de la Gare de Soarano. Il faut y réduire l’activité agricole et développer l’urbanisation.
A moyen terme, d’ici 15 ans, la couronne moyenne autour de ce noyau, à 10Km du point kilométrique zéro regroupant les communes périphériques de la capitale actuels, doit avoir ses équipements renforcés. À long terme, 30 ans, le rayon de 30Km autour de la Gare de Soarano, doit avoir des équipements dignes d’une ville comme les infrastructures sanitaire, éducative, commerciale et administrative », suggère l’architecte. Mais il faut, selon Gérard Andriamanohisoa, une consultation des intéressés avant de mener un quelconque projet.
Source : lExpressMada.com