Le baromètre indique par ailleurs que la prise des premiers verres débute de plus en plus tôt. Le « binge drinking », une pratique bien connue en Europe, semble avoir déjà séduit les jeunes malgaches. Ceux situés entre14 et 15 ans sont nombreux à avoir déjà testé l’expérience de l’ivresse.
Quant à la population adulte, âgée entre 20 et 65 ans, 31% affirment avoir pris leur premier verre d’alcool vers l’âge de 15 à 18 ans, 2% entre 12 et 15 ans, 1% avant 12 ans et 66% après 18 ans.
En ce qui concerne la fréquence de consommation, 8% des sondés disent en prendre quotidiennement contre 9% à raison d’une fois par semaine et 20% à titre occasionnel. 40% affirment cependant ne jamais en consommer.
L’alcoolisme s’aggrave avec la crise, constatent les détaillants locaux. Si avant 2009, un épi-bar écoulait près de huit bouteilles par jour, deux ans plus tard, leur réalisation journalière se chiffrait autour de 15 bouteilles. Et la consommation se fait de plus en plus matinale, constatent-ils, vers 5 heures pour certains.
Des dispositions législatives existent bel et bien dans la Grande île, telles l’interdiction de vente aux moins de 18 ans, dans les places publiques ou après 21 heures… Mais malheureusement, elles ne sont pas toujours respectées, déplore la Croix-Bleue malgache. De surcroît, le débit d’alcool est jugé trop important au niveau du marché local.
« Actuellement la quantité d’alcool légal sur le marché et dans les usines est de 21 litres par personne par an. Ajoutée avec le rhum illégal, le toaka gasy (ndlr : de fabrication artisanale à base de canne à sucre et des fruits du tamarinier ), la quantité disponible augmente de 14 litres », a fait savoir Herisolo Ramandrosoa, président national de l’association, lors d’une conférence de presse relayée par Express de Madagascar en juillet 2011.